Une fois rentré, difficile de trouver la motivation pour écrire, vous décrire la fin de mon voyage. Mais le dimanche soir orléanais semble être le moment idéal pour accomplir cette tâche. Ici, il fait froid et humide. Non, ce ne sont pas les tropiques, seulement ce temps de merde qui vous l’imaginez bien, ne me manquait pas ! Pas trop d’enthousiasme dans ce billet, le retour se passe bien, mais est un peu dur par moment. Oui, je suis très nostalgique…

La dernière fois que vous m’avez lu, je vous laissais en Bolivie, d’où j’ai abandonné mes compagnons de route bretons pour l’Argentine. Mon planning étant plus que serré pour visiter ce pays ainsi que le Brésil, seulement 3 semaines, je me mets en mode warrior prêt à souffrir dans les transports pour aller voir ce que j’estime ne pas pouvoir rater. Je quitte donc le Salar d’Uyuni en bus pour aller jusqu’à El Calafate voir le glacier Perito Moreno qui fait 5 km de large et 60 mètres de haut.

Je me prépare à en chier un peu, car je suis à 4500 km de ma destination. Je décide donc de couper le trajet en deux et de m’arrêter à Córdoba à mi-chemin (plus ou moins quoi). Sur le trajet je rencontre un français qui vit dans cette ville depuis 6 mois, il me sortira dans le quartier branché avant que je reprenne la route le lendemain matin. Mes quelques heures dans cette ville me laissent sentir ce que tout le monde dit en Argentine, Córdoba semble bel et bien être une ville très agréable. Assez riche, disposant d’un temps plus que favorable, à taille humaine, etc.

Je repars pour 26 heures de bus pour El Calafate. A la descente du bus, je fais la rencontre d’un couple de frères et sœurs, Marieke et son frère Barend. On cherche un endroit où dormir tous ensembles. Après moultes hésitations et tentatives pour louer une voiture afin de se rendre à Ushuaia, on décide que le prix, le temps (temporelle) ne nous permet pas de réaliser cette petite aventure. Bref, départ pour le glacier, quelle claque ce monstre qui avance de 2 mètres par jour (bon en vrai il fait du sur place car il fond aussi sec). La grandeur du mastodonte est impressionnante, les grondements, les craquements de la glace qui se compresse, les blocs gros comme des voitures ou des camions qui tombent à l’eau sont juste hallucinants ! On se sent vraiment tout petit face à ça !

Ma prochaine étape est Buenos Aires, ville pour laquelle, je ne sais pas pourquoi, j’éprouve une attirance. Vous l’aurez compris mais les distances en Argentine sont importantes, donc me voilà parti pour 45h de bus non-stop pour rallier la capitale. Inutile de vous dire que le trajet a été long et pénible. Les bus sont pourtant globalement confortables en semi-cama, mais le paysage pas très varié et les films de merde projetés n’aident pas vraiment à faire passer le temps.

Dans le bus je fais la rencontre d’un couple de chinois qui une fois débarqués décident de me suivre dans Buenos Aires à la recherche d’un endroit où dormir. Je leur explique que je ne connais pas la ville et que j’y vais à l’aveuglette pour trouver un logement, ça ne semble pas les déranger de marcher sous un soleil de 35°C derrière un français qui galope pour se poser le plus rapidement possible. Enfin ça les dérange pas la première heure, car je marche trop vite pour eux (ils ont la soixantaine) et au bout d’un moment ils me disent qu’ils vont prendre un taxi parce qu’ils n’ont pas la même énergie que moi !

J’arrive dans la plus grande auberge de Buenos Aires, party hostel comme il se doit. Je fais la visite de la ville, sort le soir avec quelques personnes de mon dortoir. Comme à chaque fois, dès que j’ai beaucoup d’attente d’un lieu, je suis un peu déçu.

Buenos Aires ne me transcende pas, ville certainement trop grande pour moi et puis difficile de se faire une opinion en 3 jours. Je décide de filer en Uruguay pour visiter Colonia Del Sacramento et Monte Video, mais aussi pour aller au distributeur choper quelques Dollar américains car le taux de change au marché noir à BA est très intéressant. Mon expédition est rapide, 1 journée dans la petite ville portuaire et une journée dans la capitale.

De retour à Buenos Aires, je passe le soir de Noël toujours dans cette grande auberge pour une soirée cosmopolite et très arrosée. Premier Noël de ma vie par 25°C en pleine nuit à picoler dans la rue avec des brésiliens, des argentins, italiens, colombiens. L’état d’ébriété fait vite oublier qu’on est loin de la maison pour les fêtes !

Un peu en mode hang over, je prends un bus (oui encore) pour les 16 heures qui me séparent des chutes d’Iguazú, à la frontière entre l’Argentine et le Brésil. Je passe une journée sur place pour aller visiter le parc national côté argentin et voir les chutes ! Encore un spectacle grandiose des millions de mètres cubes qui dévalent la roche dans un grondement sourd ininterrompu.

Je croise quelques personnes très sympas lors de mon passage, dont un australien qui m’aide à choisir où passer les derniers jours de mon voyage. Mon idée de départ était d’aller à Rio, mais réserver dans cette ville pour 4 jours répartis autour du réveillon de la Saint Sylvestre relève soit d’un défi impossible soit d’un prix exorbitant. Tout le monde veut aller faire la fête là-bas ! Je file donc à Florianopolis, une île située plus au sud de Sao Paolo. Je suis plus à ça prêt alors je me fais 12 heures de bus pour rejoindre cette station balnéaire remplie de touristes venus de partout, mais surtout du Brésil.

J’arrive dans une auberge gérée par deux nénettes charmantes, ambiance maison. Que des gens sympathiques ici. Je fais la connaissance de deux norvégiens, Irgen et Marita ; Fernando un mexicain qui vit au Brésil depuis 5 ans et Donato, une très belle rencontre ! Il est italien, a vécu la plupart de son temps à Paris et est maintenant installé à Bruxelles !

4 jours - 4 jours avant le grand départ, le retour…

Je me laisse aller, profite de la plage, des soirées, des concerts, du farniente, des sushis et vivre lentement car j’ai le pressentiment que la vie va reprendre bien plus vite que je ne le souhaite. Avec Marita et Irgen, nous passerons le soir du réveillon du 31 en compagnie de brésiliens rencontrés dans l’auberge sur la plage entourés de quelques 8000 personnes, toutes vêtues de blanc (sauf Marita et moi) pour passer une soirée rythmée par la musique, la tradition des sept sauts à cloche pieds au-dessus des vagues pour que la nouvelle année soit sous le signe de la chance. Nous finirons tous incapables de répéter l’exercice sans chuter ! Le trajet qui nous séparent de l’auberge prend normalement 45 minutes, ce soir-là (enfin le matin quoi) il faudra 2 heures…

Démarrage de la nouvelle année en mode vaseux, emballage du sac, une dernière fois… Je prends mon car à 22h pour Sao Paolo où j’arriverai le lendemain matin pour prendre mon avion.

Je suis à l’aéroport de Sao Paolo, pas vraiment certain de réellement me rendre compte que je rentre. Bien entendu le sentiment d’être passé à côté du Brésil. Mon avion atterrit à Barcelone, le dépaysement continue un peu de part la langue que j’entends et les panneaux. Je me dirige vers la gare pour prendre un TGV direction Bordeaux. Je sais que je passe la frontière lorsque le contrôleur du train switch de l’espagnol au français. Et de toute façon, le train est rempli de français. Comme un blocage, plein d’appréhensions, je ne parle à personne. Cela fait un an que je n’ai pas été dans un pays francophone. Et je m’étais habitué à choper toutes les conversations françaises qui étaient autour de moi. Là, la même chose se passe mais c’est épuisant, car tout le monde parle français !

Arrivée à 22h26 en gare de Bordeaux Sain Jean, je sors de la gare, il fait froid, nuit, tout ceci est étrange…

Puis il arrive, je reconnais sa frimousse dans son casque de scooter et son sourire ! Mon poto, mon amigo est là, il est venu me chercher ! Je revois Jonas après 1 an et 1 jour ! On se fait un gros bisou, puis se pose sur la terrasse d’une des brasseries que fait face à la gare.

Fin.

Avant le suite :-)