Nous sommes le 1er mai 2013, je viens de descendre du train à Blackheath dans les Blue Mountains (Nouvelles Gales du Sud - Australie), pour entrer dans un centre de méditation Vipassana pour les 10 jours prochains. Avant d’y aller, je m’étais dit que peut-être je ne raconterai pas cette expérience parce que bon, je sais que ça risque de faire rire pas mal de personnes. Et franchement si c’est le cas, au moins je vous aurais changé les idées l’espace d’un instant.
Bon là question avant tout ça, c’est comment j’en suis arrivé là ? Lorsque j’étais en Inde, j’ai fait la connaissance d’un français, qui avait effectué cette retraite (en Inde ou en France me souviens plus), et nous en avions discuté quelques heures. Après bien des questions sur le fait de savoir s’il s’agissait d’une secte ou tout autre truc chelou, je m’étais décidé à le faire en Australie. Il y a des centres de méditation du Vipassana un peu partout dans le monde. Et comme je devais passer 3 mois en Australie, il me semblait raisonnable de passer 10 jours coupé du monde là -bas.
Qu’est-ce que Vipassana ? C’est un technique de méditation, qui est censée permettre de voir la réalité telle qu’elle est. Et non telle qu’on aimerait qu’elle soit. Un des objectifs étant d’échapper à toute peine, souffrance, dépendance, etc. D’être en harmonie ! Waouh, comme diraient les australiens, sounds great! Bon évidemment, cela est très théorique et étant plutôt du genre cartésien, je suis assez septique. Mais, comme je suis curieux par nature et que ce français était très convaincant lorsqu’il disait “ça a changé ma vie !” — j’étais obligé d’essayer !
Très concrètement, voici les informations de bases :
- 10 jours,
- dans un environnement clos,
- sans parler,
- sans communication gestuelle, ni visuelle,
- ségrégation homme / femme,
- suivre l’emploi du temps à lettre,
- interdiction de consommer des drogues (dont la cigarette),
- interdiction de voler,
- interdiction de tuer tout ĂŞtre vivant,
- interdiction de mentir,
- interdiction de lire,
- interdiction d’écrire,
- c’est gratuit, un don est apprécié, mais accepté uniquement lorsqu’au moins un stage a été effectué par l’étudiant.
La technique Vipassana est une technique de méditation, indépendante de toute religion. Il s’agit uniquement d’une technique. Elle se fiche des dogmes, des rites, des croyances, elle se veut concrète et pour tous.
Jour 0
Je marche depuis la gare en direction du centre qui se trouve au bout d’une route, le long de la voie de chemin de fer dans une petite ville d’Australie, c’est la fin d’après-midi. Plus j’avance et plus je me dis “mais c’est quoi cette idée à la con !”. Je ne sais pas grand chose sur ce stage car je ne voulais pas avoir d’a priori, donc aucune idée de où j’arrive. Devant le panneau à l’entrée, je pose mes sacs à terre, je me roule une dernière clope, autant pour en prendre plein les poumons que de me laisser 5 minutes pour pouvoir faire demi-tour, just in case.
L’idée de me retrouver à ne pas pouvoir communiquer pendant 10 jours, entouré de gens certainement très bizarres et tous yogi, dont vous connaissez sans doute l’affection que je leur porte, me semble de plus en plus débile. Mais comme souvent, quand j’ai un doute sur quelque chose je compte jusqu’à 3 en sautant le 1 et le 2 et je fonce. Donc 3 !
Il y a beaucoup de monde à l’accueil, on est 120 / 130 étudiants lors de cette session. La ségrégation débute tout de suite. Les filles dans une pièce, les mâles dans l’autre. On s’enregistre, nom, prénom, etc. On donne son téléphone portable, son portefeuille, ses clés de voiture pour ceux venus en auto. Là le doute s’intensifie ! De nos jours, ces 3 éléments sont très symboliques. On te prend ton identité, ton argent, ton moyen de communication avec le monde et ce qui te permet de t’enfuir ! Oulala ! Il faut lâcher prise très vite et faire confiance. Je discute avec quelques personnes, dont un gars qui doit avoir la cinquantaine, qui vient pour la deuxième fois, il me dit que je vais adorer ! Mouais, permets-moi d’émettre quelques doutes, je suis plus très sûr là ! Mais il l’air convaincu.
On nous donne des indications sur l’endroit où on loge, plusieurs blocks dans le parc de la propriété où les chambres et les étudiants sont répartis. Tu poses ton sac et retour dans le dinning hall pour le souper du soir avec le discours d’introduction et la première séance de méditation avant d’aller dormir et attaquer le lendemain. Avant d’entrer dans le meditation hall, on nous signifie que le Noble silence commence. Ce silence est dit “noble” car il s’agit aussi bien de parole, que de discrétion de mouvement, d’attitude, être absent pour les autres, afin que chacun se sente seul avec lui-même.
Donc lĂ , tu te dis, je ferme ma gueule pendant 10 jours ! Tout va bien se passer !
Jour 1
Lever 4h30 pour la première séance de méditation. Assis dans une obscurité presque totale, la concentration doit se porter sur la respiration du nez. On doit respirer normalement, sans rien forcer et observer. C’est le programme de la journée. De toute la journée. Plus de 8 heures à observer ton nez faire son job ! Comme dit le guru, “Observe your breath, as it comes in and as it goes out!”. Autant te dire, que tu deviens taré au bout d’une heure. Parce que globalement, si tu n’as jamais été attentif à ça dans ta vie auparavant (c’est possible ça ?), il te faut à peu près 4 secondes pour comprendre comment ça se passe. L’air entre et il ressort, ça j’ai pigé, y’a pas de souci. So what? Pendant ce temps là , ton esprit se barre en balade. Tu penses à tout plein de trucs. Mais la voix te rappelle qu’il faut se reconcentrer sur ta respiration. Donc tu passes ton temps à rattraper ton esprit qui s’est barré en vadrouille temporelle depuis 10 minutes et à lui dire “Observe !”.
Allez c’est pas l’éclate, mais ça va s’arranger avec les jours j’en suis sûr. Le soir, premier cours par le grand professeur, c’est une vidéo projetée. Il nous demande “Alors pas trop dur de se battre avec son esprit toute la journée ?” Bien entendu on ne la lui fait pas, il décrit exactement ce qu’il se passe. On repense au passé, on imagine le futur, mais on ne pense pas au présent ; celui qui est là , maintenant, précisément. Il explique qu’aussi fastidieux que soit cet exercice, il s’agit du meilleur entraînement pour être dans le présent. Le passé, nous n’avons plus d’influence dessus. Le futur est par nature imprédictible. Seul compte de vivre dans l’instant.
Coucher à 21h30 pour réattaquer demain matin.
Jour 2
On entendra cette phrase tout le temps au fil du séjour “Start again!”. Et c’est reparti, on observe sa respiration. Mais cette fois on ajoute quelque chose. Ah cool, du nouveau ! On doit maintenant toujours respirer normalement, mais on doit prêter attention au contact de l’air sur l’intérieur des parois nasales quand il entre et sur le bord des narines lorsqu’il sort. Quoi ?! C’est tout ? Et on va faire ça toute la journée aussi ? Putain si c’est ça la méditation c’est méga relou !
Je commence vraiment à être convaincu que les dix jours vont être très longs !
Lors des pauses et des repas le silence noble se fait ressentir. Chacun marche dehors tel un zombie. On baisse les yeux pour ne pas croiser le regard d’autrui. On ne se dit pas merci quand on tient la porte à celui qui est derrière nous. On ne se fait pas de signe pour se dire bonjour le matin.
Cependant, je m’aperçois assez vite que cette pratique apporte quelques avantages rigolos. Genre si tu restes dans la douche longtemps, personne ne peut rien te dire. Si tu prends la dernière tartine au petit déjeuner, on ne pourra pas te le reprocher. Et bien entendu, les avantages des uns sont les inconvénients des autres. Quand un mec ronfle, impossible de le réveiller pour lui dire qu’il te soûle grave ! Impossible de demander l’heure. Impossible de savoir si tu es le seul à trouver le temps long et si tu te fais chier !
Jour 3
Les jours se suivent et j’arrive quand même à me faire marrer tout seul sur certains trucs. Au petit déjeuner à 6h on mange la tête baissée dans nos tartines et nos mugs. A un moment donné j’aperçois le mec que j’avais rencontré dans le train. La vache, il a l’air grave déprimé. Il a une gueule de 4 kilomètres de long, traîne des pieds et franchement fait un peu débraillé genre j’ai abandonné tout espoir… “Tu vas adorer !” qu’il disait…
Aujourd’hui, on rajoute encore quelque chose. On doit observer la moindre sensation qui se passe dans la zone autour du nez. Picotement, chatouilles, sensation de chaud ou de froid, pulsation sanguine, etc. Ouilloullouille… Je hais la méditation !
Dans le hall, il y a déjà quatre places libres. Personne ne les a vu partir, mais c’est certain, ils ont abandonné. Serais-je le prochain ?
Mon objectif est maintenant identifié. Je dois tenir jusqu’au 5ème jour. J’aurais alors fait la moitié et serais plus proche de la fin que du début.
Il y a un gars que je déteste. Il est juste derrière moi, à droite lorsqu’on médite. Il est très maniéré. C’est le genre de gars qui fait un soupir à chaque mouvement. Qui tapote ses coussins de méditation pendant 10 minutes avant de se concentrer, alors qu’il est déjà en retard de 15 (c’est pas comme si y’avait des bouchons et que t’avais 15000 trucs à faire). Celui qui baille comme un gros porc et te sort de ta méditation en 2 secondes. Celui qui observe tout le monde et qui te regarde avec insistance (c’est interdit bordel !!). Celui qui fait des étirements dehors après la méditation, mais c’est clair que personne ne lui a jamais dis comment il faut s’étirer, il fait n’importe quoi. T’as qu’une envie c’est de lui dire “Arrête d’exister tu me rends fou !”. Mais tu ne peux pas…
A la pause déjeuner on est généralement tous allongés dans l’herbe, en plein soleil, à rêvasser, à penser. On pense beaucoup. Beaucoup au passé, pas mal au futur et au temps qui passe, avec ce doute de “Ai-je bien fait de venir ?”.
Je repense à de vieux trucs. Je revois le câble électrique onduler entre les poteaux assis sur la banquette arrière de la voiture. A Jean-Paul qui un matin arrivé au lycée sur ma mobylette avait décidé de me faire une blague en me coinçant la main entre le frein et la poignée de l’accélérateur. Je me vautre dans le mur, la mob’ part en soleil, je m’éclate le genou. Et je finis bien sur par décrocher une grosse mandale à cet abruti ! Je cherche au fond de ma mémoire mon plus vieux souvenir. Après une bonne heure de “Ah non c’est pas celui-là ”, je crois finir par trouver qu’il s’agit de ma 1ère rentrée des classes en maternelle. Je revois le portail, la cour, la maîtresse, le bâtiment, d’autres enfants, le bac à sable, la cabane et l’espèce de champignon magique. Pas de souvenir de si j’étais stressé, content ou quoi que ce soit. Juste des images.
Jour 4
A la pause, je regarde les nuages, je l’avais pas fais depuis mes 7 ans je pense. Il se passe des trucs de fous là haut ! Une armée de samouraïs se bat contre un Yorkshire géant qui veut les engloutir. Mais c’était sans compter sur le pistolet à eau qui le détruit par derrière. Le pistolet se transforme en fer à repasser et s’évapore pour laisser place à une tête de mort… Je me dis que les histoires de nuages sont vraiment tarées et qu’il n’y a bien qu’eux pour inventer des trucs pareils. Ou alors, ce ne sont pas les nuages qui sont tarés, mais l’abruti qui si fait chier en dessous.
Ce quatrième jour on est initié à la technique de méditation ! Ah O-K ! Là ce n’était que l’échauffement ! On nous apprend à inspecter mentalement notre corps. En étant attentif à toute sensation, quelle qu’elle soit. Picotement, chatouille, chaud, froid, douleur, vibration, circulation du sang, paralysie momentanée, n’importe quoi qui se manifeste. Du haut du crâne, à l’extrémité des orteils. On passe par chacune des parties du corps. Si on ne ressent rien, ce n’est pas grave, ça viendra qu’il dit. On doit observer la réalité telle qu’elle est et pas telle qu’on aimerait qu’elle soit. Le matin je ressens quelques trucs, mais ce n’est pas un feu d’artifice non plus.
L’après-midi, après que John maniéré ait fini de ronfler pendant 10 minutes derrière moi, je finis par vraiment me sentir concentré. Je commence à ressentir les choses de façon plus intense et plus évidente. Mais là mon esprit se barre à dix-mille années lumière en un quart de seconde. Je suis en train de rêver. C’est très agréable…
Note de service : ce paragraphe est censuré dans la mesure où je ne peux empêcher les mineurs de venir me lire…
La voix du prof m’arrache de mon exquise échappée ! Enfoi.. Ah non, je dois être gentil et éprouver un amour inconditionnel envers tout être vivant ! Pardon…
Jour 5
Ça y est, j’y suis ! La moitié ! La moitié d’une vie on dirait ! J’ai l’impression d’être dans le film avec Bill Murray.
Je fais une lessive, j’ai 4 T-shirts, 4 paires de chaussettes, 4 caleçons qui sèchent. Je repasse devant le séchoir 10 minutes plus tard. Un autre gars a dû faire une lessive. Il a 4 T-shirts, 4 paires de chaussettes et… rien d’autre qui sèche ! Espèce de crado vas !
Je commence à apprivoiser l’assise de méditation, j’arrive presque à tenir 1 heure sans changer de position. Mais ça tire sur les genoux et dans le dos. Rester droit pour moi est un supplice, mais comme beaucoup je prends un mini-dossier histoire de soulager la douleur et ne pas penser qu’à ça.
Tous les soirs on a notre cours, toujours en vidéo. Le professeur est un type assez incroyable. Bon il a un accent anglais indien de malade, mais il est pédagogue et surtout drôle. Soit c’est le mec le plus drôle de la Terre, soit le fait qu’il soit le seul mec à me raconter des blagues depuis 5 jours fait que de toute façon je rirais à toutes ses histoires !
Jour 6
Plus les jours avancent, plus on devient fainéants. La séance de méditation qui se déroule de 4h30 à 6h30 est libre. C’est-à -dire que soit tu médites dans le hall de méditation commun. Soit tu médites dans ta chambre. Les premiers jours tout le monde va dans le hall. Et plus on avance, plus on “médite” dans notre chambre. On est quatre dans le dortoir, et on ronfle tous jusqu’à 6h30, heure du petit déjeuner.
Pendant la pause thé de 16h — il n’y a pas de repas le soir, donc on se gave de fruits — j’aperçois un mec qui s’apprête à manger un kiwi. Il le tient dans sa main, le regarde… Je trouve ça bizarre alors j’observe. Puis il croque dedans comme dans une pomme. Il mâche et fait une tête bizarre, et je me demande vraiment s’il vient de voir pour la première fois sa vie un kiwi. Tu m’étonnes avec la peau ça doit vraiment être dégueu !
Jour 7, 8 et 9
Ces trois jours là , j’ai un peu décroché. J’arrive toujours à me concentrer, mais c’est vraiment par épisode de 10 à 20 minutes. Mon esprit s’évade à tout bout de champ. Passe du coq à l’âne en permanence. Je ressens de plus en plus de sensations au fil des exercices. Étrangement, je commence à me sentir bien dans cet environnement. Je suis quelqu’un d’assez flexible, donc je m’habitue vite aux nouvelles situations. J’ai mes petites manies, et surtout je passe mon temps à observer les autres et à faire ma “langue de pute” (je mets entre guillemets parce que c’est comme ça que certains m’appelaient au lycée). Non parce que quand même, y’a du lourd ! Et là , je dis non.
Je sais qu’on est dans un environnement particulier. Je sais également que la méditation est un truc pour le bien-être de l’âme et de ton p’tit corps. Et qu’il faut se mettre à son aise pour pratiquer. Mais putain arrêtez de mettre des joggings ! On serait en train de faire un footing, de la boxe, repeindre la chambre de la grand-mère ou même en train de jouer à la tomate, je dis pas ! Mais on est assis toute la journée. Les gens ne se rendent réellement pas compte que le jogging c’est pas sexy ?!
Déjà , ça n’existe qu’en 5 couleurs ! Noir, bleu, vert, gris et rose. Je n’en ai jamais vu d’autre. Ensuite, plus il est “confortable” plus il est épais. Plus il est épais, plus la doublure des poches est elle aussi épaisse. Ce qui créé au niveau de la silhouette une déformation prolongée des hanches mais attirée vers le bas. Si tu ajoutes à cela le fait que souvent le fessier du jogging est ample et bien plus souple qu’un jean, tout le monde croit que ton cul se termine 20 centimètre plus bas que la normale (homme ou femme même combat). Si tu continues à descendre, tu arrives à l’élastique de 5 centimètres de haut qui se ressert à la cheville. Généralement les chaussettes blanches sont de la partie, et là ça y est tu incarnes la quintessence en terme de beauté de la quille ! Et qu’on ne me dise pas que c’est un vêtement dans lequel on se sent à l’aise, je n’y crois pas une seule seconde. Je vois très bien le tableau : un dimanche après-midi, t’es chez toi avec ton jogging, on sonne, ta chérie est occupée elle te demande d’aller ouvrir, et là tu lui dis “je peux pas je suis en jogging !” Ouais, méga à l’aise ! Bref, y’en a même qui réussissent à emmener leurs chaussons et qui ne les ont pas quitté des 10 jours, même pour aller dehors, c’est pas le souci !
Misère…
Pour le reste, les séances de méditation se passent plutôt bien, et c’est même plutôt agréable. Difficile de dire si cela est en train de provoquer un changement en moi, mais ce dont je suis convaincu, c’est que je suis serein, détendu. Et puis tout ce temps m’a permis de réfléchir à plein de choses qui demandent plus que 20 minutes de réflexion le soir avant de t’endormir. Je commence à y voir clair dans ce que je veux faire lors de mon retour en France (si je reviens… mouah ah ah !!!!).
Jour 10
C’est le dernier jour entier au centre. Mais c’est surtout le jour où on peut reparler. En sortant du hall de méditation, on se regarde… Intrigué par cette autorisation de s’observer. Chacun demande un peu à tout le monde comment ça va. On répond “oui” un peu hésitant, mais tout le monde semble se sentir bien. On échange sur ce qu’on a ressenti. Beaucoup ont cru qu’ils allaient abandonner en cours de route, le silence était trop dur. Certains trouvent ça “puissant”, d’autre n’y ont vu aucun intérêt. Moi, je suis partagé. J’ai compris, je crois, la technique. Je perçois les effets qu’elle a eu sur moi ces quelques jours et je sens ce que ça peut provoquer si l’on continue à pratiquer de façon quotidienne. Mais, j’ai un problème fondamental avec la finalité de l’exercice, qui est : jouir d’un bonheur constant quelque soit les événements. Un des principes fondamentaux est de réapprendre à son cerveau comment interpréter les sensations pour coller à ceci “Ne plus vouloir que la douleur cesse, ne plus vouloir que le bonheur continue.” C’est ce que l’on appelle l’équanimité. Et j’ai très peur que ce réapprentissage des sensations ait une influence beaucoup trop forte sur les émotions. Peut-être est-ce une erreur, mais j’ai besoin, pour être heureux, de savoir ce que c’est d’être triste, de me racler la gueule sur les graviers. L’humeur est une sinusoïdale parfois compliquée à gérer, mais elle me permet de me sentir vivant !
Jour 11
Je ressors du centre après avoir fait quelques photos des lieux pour pouvoir me remémorer ce moment étrange de mon voyage ! Direction Katoomba pour une nuit avant le retour à Sydney. Je suis dans une auberge de jeunesse où l’ambiance et les gens sont tops, on s’y sent comme à la maison ! Un peu de vie sociale et de promenade !
Avec un peu de recul maintenant, je garde à un très bon souvenir de cette expérience ! C’est le genre de chose qu’il faut faire une fois dans sa vie !
Allez, je me tais !