Un peu fatigué de mes deux semaines de dortoirs à Singapour, je décide de booker 3 nuits dans un dortoir à Sanur, sur Bali. Malin le gars !

J’arrive sur cette île dont le nom évoque tant à tout le monde. Avec l’américain qui arrive en même temps que moi, on décide d’aller manger un morceau et de découvrir le front de mer.

Oh putain de merde, c’est moche à crever !

Décision immédiate, le lendemain, je loue un scooter et je cherche un endroit plus sympa. Le soir, tous les membres de l’auberge se défient au billard… Mais il y a une andouille qui gagne toute les parties, ce n’est pas moi. Ce qui me laisse l’opportunité de faire connaissance avec tout le monde.

Donc le lendemain matin, je chevauche mon bolide et file direction les hauteurs (toutes relatives) d’Ubud. Espace de coworking booké dix minutes après mon arrivée. Hôtel 3 heures après. Ces 3 heures sont le temps de trouver la perle rare : pas cher, jardin balinais, bungalow individuel, Wifi, petit déjeuner inclus et une putain de piscine qu’elle est grande ! Je repars sur Sanur passer une dernière nuit et faire mon transfert en taxi le lendemain matin, bah oui en scooter mon backpack c’est pas très pratique.

Ce soir là, je passe la soirée avec trois loustiques dans un bar à écouter de la musique live. Bon c’est des reprises, comme partout en Asie apparemment, mais cette fois le groupe est bon, ce qui s’apprécie à la longue !

Je vous présente de gauche à droite : Marius, allemand - Pablo, espagnol - Eric, taiwanais.

Les bières aidant, plus la soirée avance, plus on tape fort sur les tables, et plus la justesse de notre chant s’estompe.

Une fois mon transfert de logement opéré, je file à l’espace de coworking : le Hubud (jeu de mot attention !!!). Le lieu est vraiment sympa, c’est une grande villa construite entièrement en matériaux végétaux, et surtout en bambou. Et j’ai même discuté avec l’architecte, qui est français, il est installé à Bali depuis 6 ans et en Indonésie depuis… au moins tout ça.

Ma journée se déroule bien, quant tout à coup, j’entends des cris féminins au 1er étage ! Branle-bas de combat, tout le monde se rue en haut. Un singe est entré et fout le bordel. Ah oui, j’ai oublié de préciser que l’espace de coworking est situé à 100m de la Monkey forest qui, pour y être allé me balader porte bien son nom. Je vois Eric, le fondateur de l’espace, monter avec sa carabine et j’entends des coups partir ! Cet épisode va recommencer 4 ou 5 fois dans la journée ! D’un coup tu te dis qu’on vit vraiment dans un monde dangereux, mais je sais pas de qui j’ai le plus peur. Lui…

Ou les expats fous de la gâchette !

Le lendemain matin, au petit déjeuner, je discute avec Romain et Damien, deux français qui sont en ville pour quelques jours. Et puis, je fais la connaissance d’Elsa, elle est suisse. C’est ma voisine de bungalow.

On convient de louer un scooter dans les jours à venir et de partir à la découverte de l’île par mon moyen de transport fétiche. Je fais ma semaine de travail, pendant qu’elle va visiter des écoles dans les parages qu’une amie de sa mère a montées sur Bali.

Entre temps, un soir, on va au Ubud Yoga festival soirée de concerts avec des groupes venus d’un peu partout sur la planète. Et en bon français et suisse, on est très sarcastiques au sujet de ces centaines d’expats venus vivre à Bali dans un univers yogi. Ça danse, ça gesticule, ils donnent tous l’impression d’être complètement sous champis. Cet univers d’expats, so trendy, so yogi nous fait hurler de rire, surtout quand on entend la niaiserie de la musique qui passe. Oui, il faut écouter les arbres, oui il faut aimer les animaux et sauver les poissons, mais merde… Quand même ! Bon, je sais je suis un peu radical, mais cet univers me fait gerber. Ubud est une ville agréable, mais j’ai l’impression qu’elle est envahie d’expats qui exercent une forme de colonialisme moderne. Les étrangers viennent s’y installer pour apporter (imposer ?) leur mode de vie ici. Bande de cons !

Durant trois jours, avec Elsa, on sillonne les routes balinaises à la recherche de temples, de plages idylliques et de rizières. Nous trouverons des temples, des rizières et une plage magnifique. Difficile à croire, ou alors on n’est pas doué, mais les plages que nous avons en tête, n’existent pas ou sont très bien cachés comme celle de Palang Bay où nous avons dégusté un poisson absolument délicieux ! Se balader en deux roues sur les petites routes de campagnes, traverser les villages, passer les petits cols de montagnes de l’île, s’arrêter regarder les champs de riz, manger dans des warungs perdus au milieu de nulle part, voilà notre quotidien. On en prend plein les yeux et plein le ventre.

Ah ! Rien à voir avec la choucroute, mais quand tu es sur la highway à fond les ballons et que tu ne peux pas attacher ton casque, il y a des chances qu’avec la vitesse, tu assommes ta passagère et que ton casque roule comme un fou sur la voie. Heureusement pour nous, on a pas créé d’accident, juste le désarroi des deux paysans qui ont assisté à la scène et des coups de klaxonne des automobilistes qui ont du éviter le casque.

Le 4ème jour de scooter, on se dit que étant à Bali, on ne peut pas ne pas aller voir à quoi ressemble Kuta. Kuta c’est l’endroit le plus touristique de l’île plein d’australiens venu faire la fête et surfer. On débarque là-bas, de grandes rues avec des centaines et des centaines de magasins attrape-couillons, toutes les marques prestigieuses sont là. La promenade qui sépare la ville de la plage n’est qu’une rue bétonnée, pleine des cafés et resorts très branchés tous aussi moches les uns que les autres. La plage est aussi belle qu’une plage vendéenne, des milliers de surfeurs sont dans l’eau et tout autant de balinais sont présents sur la plage pour vendre des boissons, des tours et je ne sais pas quoi. Je pense qu’on est resté là 15 minutes montre en main.

Quelques jours plus tard, après une séance de boulot, Elsa me propose d’aller fêter Galungan dans la famille de Dewa. Dewa est un taxi driver ami de l’ami de sa mère. Bref, mais qu’est-ce que Galungan ? C’est le nouvel an balinais. Et oui ils ont deux calendriers, le même que le notre et celui spécifique à l’île, composé de 210 jours. On a bien entendu posé la question de savoir en quelle année on passait. Ils ne savent pas, car ils ne comptent pas !

Dewa vient donc nous chercher à 10h du matin avec son mini van de 7 places. Et toute la famille et les deux européens partent à l’ouest de l’île pour 3 heures de route. J’ai précisé qu’il y avait 7 places assises dans le mini van, car nous étions 15 dedans ! 7 enfants et 8 adultes, et je me considère comme un des adultes. It was a long road!

Arrivé dans la maison de campagne après présentation de toute la famille, une vingtaine de personnes, on commence à manger. Puis on attend, il fait chaud. On s’attend à participer à des processions, des rituels, etc. On se disait que notre journée allait être chargée religieusement. PAS DU TOUT ! On ne fait rien de l’après-midi. La famille de Dewa profite de ce moment pour discuter, retrouvailles assez classiques pour un tel jour. Et nos réflexes et névroses d’occidentaux font qu’on est en manque d’activité. On a besoin de faire quelque chose. On dit à Dewa qu’on irait bien se promener sur la plage.

C’est là qu’il nous propose d’aller prier pour son père avant. Bien entendu nous acceptons. Petite séance d’essayage pour entrer dans le temple du jardin dans une tenue décente. Puis nous pouvons aller prier.

Je suis anti-religion, mais vraiment. Donc j’appréhendais un peu la lourdeur et la lenteur du rituel. Et j’ai participé à la prière la plus légère et bordélique de ma vie. Dewa nous fait nous assoir à côté de lui pour nous guider.

On se purifie les mains au-dessus de l’encens, une fois. Non deux c’est mieux. On boit de l’eau dans laquelle des fleurs trempent. Une fois. Non, deux c’est mieux. On joint les mains, on écoute la sœur de Dewa dire je ne sais quoi en balinais. On prend du riz dans la main, on le purifie sur l’encens, on s’en colle sur le front, sur les tempes et on mange le reste. On joint les mains et c’est fini !

On le soupçonne sérieusement d’être aller prier juste pour nous, petits touristes avides d’expériences locales. Et ça fonctionne. Petite séance de photos avec le neveu de Dewa, qui lui aussi s’appelle Dewa. Et oui ici, ton prénom est dicté par ta caste.

On décide donc d’aller à la plage. Je garde mon sarong et ma coiffe pour aller me balader. Je ferais rire tous les locaux que je croiserais sur le chemin. Bah oui le coin n’est pas touristique et voir un couillon dans un habit traditionnel, ça fait rire ! Entre temps, Dewa nous demande si on peut emmener les enfants avec nous. Pas de souci ! On fait les nounous. Joli coucher de soleil sur une plage de sable noir. Les enfants s’éclatent, et on se demande comment vont réagir les parents quand ils verront leur mioches après qu’il se soient jetés tout habillé dans l’eau et être allés se rouler dans le sable.

Retour à la maison, c’est l’heure de l’apéro, le Arak bière. Alcool local mélangé à de la bière car ça coûte cher ! Dewa finira légèrement pété et très bavard ! A nous expliquer que les femmes c’est compliqué, en tout cas avec la sienne et ses deux filles à la maison, il se sent souvent en minorité ! Les enfants passeront leur soirée à regarder des vidéos de combats de catch sur Youtube.

Dernier jour à Bali, demain départ pour les Gili Islands !

See you!