Il y a quelques jours, j’ai quitté Udaipur pour Mumbai, j’ai pris un car de nuit, petit récit.
J’arrive à 14h30 au lieu de rendez-vous. Comme pour le train, il y a plusieurs classes de cars. Ceux vraiment simples, d’autres avec AC (air conditionné) et ceux avec couchette, qui ont de toute façon l’air conditionné. Pour ne pas perdre trop de temps dans les transports, j’opte pour la dernière solution. Dormir et au réveil être arrivé à destination.
Le car est censé partir à 15h de Udaipur, et arriver le lendemain matin à 8h à Mumbai. Heureusement que c’est de nuit, parce que sinon le temps ne passerait pas vite.
Bref, devant l’agence, d’autres backpackers attendent.
Je discute avec deux allemandes un peu dépitées parce que leur car qui devait passer à 14h n’est jamais arrivé. Le responsable de l’agence leur propose d’en prendre un autre à destination de Mumbai pour réparer, mais c’est à 200 Km de leur destination. Avec le sourire, elles m’avouent qu’elles ne savent pas trop où elles atterriront le lendemain matin.
Un couple de français attend également. Le mec semble un peu énervé. Leur car qui devait passer à 14h30 est annulé. Le responsable leur propose un autre car (le même que moi) car il passe par leur destination, mais il leur réclame Rs 50 de plus, car il dispose de l’AC. Ce n’est pas tant les 50 roupies de plus qui l’embête, mais le principe de devoir payer à nouveau. Et oui, on est français, et donc pas très flexible.
Du coup, je commence à me demander si mon bus va bien passer. Car pour un départ à 15h, 15h30 semble déjà être un bon retard. Le français du couple fulmine et fait les 100 pas.
On nous demande de suivre un jeune pour aller prendre notre véhicule. On fait 100m, et là plantés en plein cagnard, on attend. Pas de car à l’horizon. Enfin, si des dizaines de cars, mais à chaque fois le petit jeune nous dit que ce n’est pas le nôtre.
Finalement, il arrive. Bagages dans le coffre. Et hop montage dans la couchette. L’espace est un peu exigu, mais on s’y sent bien. Une porte coulissante permet d’avoir un peu d’intimité. Et pour peu qu’on ne soit pas claustrophobe, on se sent chez soi.
Au début, ça fait un drôle d’effet. La route semble perpétuellement accidentée. Ça bouge dans tous les sens et parfois je me retrouve, au sens propre, en lévitation quelques secondes avant de retomber sur ma banquette tel un trentenaire qui dirait “On a plus 20 ans !“. Je commence à me dire, que la nuit ne va pas être des plus douces.
Quelques minutes plus tard, ça crie dans le bus, des gens s’engueulent. Curieux comme je suis, je sors ma petite tête de mon nouveau chez moi pour épier. Les gens râlent après le chauffeur parce qu’il conduit comme un fou ! Et effectivement, la route est bien plus agréable après ce rappel à l’ordre.
Au bout de quelques heures, arrêt dans une station pour que tout le monde arrête de taper du pied. Je recroise les deux français, ils sont de Montpellier, passent 6 mois en Asie avant de se lancer en vrai dans la vie active.
Quand nous remontons à bord, il doit être 23h. Je commence une tentative de sommeil, réussie.
1h du matin. Le bus s’arrête. Je trouve le silence qui règne assez louche. Et pour cause les deux dernières personnes, à part moi, son en train de descendre.
Terminus !
Naïf, je demande si on est à Mumbai. Bien sûr que non. On me montre un autre car dans lequel je dois monter pour continuer ma route. Les deux autres français sont arrivés à leur destination. Cette fois-ci, pas le temps de mettre mon gros sac à dos dans le coffre, il sera avec moi dans la couchette. D’un coup, le petit chez soi devient vraiment intimiste !
4h du matin, arrêt aux stands. Fatigué et à peine réveillé, je fume une clope au milieu des passagers de la trentaine de cars présents. Là, je me fais la réflexion qu’il y a vraiment peu d’occidentaux à 4h du matin sur une aire d’autoroute. Et j’ai le sentiment que les indiens qui me voient, se disent à peu près la même chose.
La suite se déroule très bien, j’arrive à 10h à Mumbai, à 10 minutes de taxi de mon hôtel. C’est chic, il y a une douche avec eau chaude et beaucoup de pression ! Que demande le peuple ?!
Comment ça, j’ai pris un coup de soleil ?!